Interview de Monsieur Pierre Peyramaure (19)
Représentant du Syndicat de la Diège, maire de Soudaine-Lavinadière
Pierre Peyramaure nous propose une vision globale et prospective de cette évolution numérique qui est selon lui nécessaire et évidente.
Il est également le témoin d’une des premières communes test de l’arrêt du cuivre en Limousin.
Quels ont été les principaux défis (ou aléas) rencontrés dans le déploiement de la fibre optique sur votre territoire et comment vous les avez surmontés ?
Le déploiement de la fibre est stratégique pour nos territoires et leur développement, DORSAL a bien conscience de cela comme en témoigne le déploiement rapide en Corrèze.
Aujourd’hui, malgré un recul assez limité, on peut constater que tout est fonctionnel. Il faut maintenant stabiliser le modèle économique pour que la rentabilité soit au rendez-vous et que nos territoires puissent en tirer profit. Au tout début, la mise en oeuvre a donné lieu à des situations délicates, qui ont impacté en premier lieu les usagers.
Par soucis de satisfaction client et d’image, le département de la Corrèze a mandaté l’intervention de techniciens afin de pré-raccorder les usagers qui en avaient fait la demande.
Plus simple : ces derniers n’auront plus qu’à connecter leur box à ce boitier.
Comment la mise en place de la fibre a-t-elle transformé la vie quotidienne et économique de votre/vos commune(s) ?
Concernant l’impact ressenti, étant aussi maire de Soudaine-Lavinadière je peux citer l’exemple de ma mairie.
Avant la fibre, il était parfois difficile de travailler convenablement. Pour être très concret, nous sommes passés de 0,5 Mbps à 800 Mbps ! Un vrai changement de paradigme. Selon moi le covid n’est pas l’élément central de cette évolution vers la fibre, les besoins sont aussi intrinsèques à notre territoire et à ceux qui y vivent : le désenclavement des personnes, le souhait de limiter ses déplacements, bénéficier de la télémédecine, souscrire une offre de téléassistance pour les personnes isolées, le e-commerce pour des acteurs économiques locaux qui ont ainsi pu booster leur visibilité…Quant aux entreprises, il est vrai que la fibre est un argument indéniable pour envisager une installation durable.
Quelles sont les prochaines étapes dans la poursuite de l’amélioration de l’accès à la fibre en milieu rural ? Qu’attendez-vous de DORSAL pour l’avenir de votre territoire en matière de numérique ?
Je suis assez vigilant concernant la rentabilité entre les coûts nécessaires pour l’entretien du réseau fibre et le prix de la location. C’est l’Arcep qui fixe ces montants et c’est pour moi un sujet prioritaire car il conditionne la qualité du réseau sur la durée. Si on se projette davantage, DORSAL aurait un rôle à jouer dans la structuration d’offres réseaux privés dédiés destinés aux collectivités, aux entreprises ou encore aux structures publiques comme les hôpitaux. Une suite logique dans l’implication du syndicat qui permettrait à tous les acteurs des collectivités de bénéficier d’un service de qualité à un coût réduit.
Arrêt du cuivre, phase de test : Quels sont vos premiers constats ?
Avez-vous des conseils ou des suggestions qui pourraient être utiles pour les autres territoires ?
Pour ce qui est du décommissionnement (arrêt du cuivre) c’est un vrai enjeu. On s’aperçoit que c’est assez compliqué à comprendre pour les usagers, on fait de notre mieux pour accompagner et rassurer mais avec 30% d’abonnés à ce jour, force est de constater que la prise de conscience attendue n’est pas au rendez-vous. Dans tous les cas, c’est une belle aventure avec un service public de qualité proposé par DORSAL. Charge à nous de maintenir ce niveau d’exigence et d’assurer la vie du réseau !