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Nos élus ont la parole : interview de Joël Vilard et Sylvie Germond

Interview de Monsieur Joël Vilard et Madame Sylvie Germond

Élus communautaires à la Communauté de Communes Ouest Limousin

Un territoire qui possède une vision atypique de par sa configuration, le déploiement est en effet assuré par deux acteurs qui possèdent chacun leur zone : Orange (zone AMEL) et Dorsal (zone RIP).

Quels ont été les principaux défis (ou aléas) rencontrés dans le déploiement de la fibre optique sur votre territoire et comment vous les avez surmontés ?

Joël Vilard : Le déploiement de la fibre dans notre communauté de communes est particulier car la moitié est en zone AMEL (Appel à Manifestation d’Engagements Locaux), opérée par Orange et le reste par Dorsal en zone RIP (Réseau d’Initiative Publique). Pour bien comprendre cette répartition, il faut revenir un peu en arrière. Au début du déploiement de la fibre, la fusion des communautés de communes des Feuillardiers et de la Vallée de la Gorre, n’avait pas encore eu lieu (la fusion a eu lieu en janvier 2017).
La communauté de communes des Feuillardiers n’ayant pas été retenue dans le 1er jalon déployé par Dorsal, elle a pris la décision de réaliser une montée en débit sur plusieurs communes du territoire, permettant ainsi aux usagers de disposer d’un débit acceptable en attendant l’arrivée de la fibre. En 2019, donc après la fusion des territoires, il a été décidé que l’ex-communauté de communes des Feuillardiers serait placée en zone AMEL déployée par Orange. Quant au déploiement de l’ex-communauté de communes Vallée de la Gorre, il a été confié à Dorsal.
Il faut ainsi bien comprendre que les décisions prises, l’ont été à un instant T dans un contexte donné. Tous ces événements expliquent ce déploiement “hybride” et atypique.

Sylvie Germond : Un autre défi auquel nous avons dû faire face, c’est la compréhension de l’usager vis-à-vis du haut débit. Un peu dépassés par les aspects techniques (NRA alimenté en fibre et non le logement directement), il a fallu expliquer et rassurer, ce que nous faisons encore aujourd’hui. De plus, le déploiement se faisant par plaques, certains habitants d’une même rue se retrouvent, équipés et d’autres non. Ces situations créent des incompréhensions car le réseau cuivre était structuré de manière très différente.

 Comment la mise en place de la fibre a-t-elle transformé la vie quotidienne et économique de votre/vos commune(s) ?

Joël Vilard : Le covid a été un accélérateur des besoins, il a fallu répondre à des usages qui n’étaient jusqu’ici pas identifiés. L’école à distance, le lien entre les familles, le télétravail… la fibre est alors devenue indispensable ! Sur Champagnac-la-Rivière nous avons l’exemple concret d’un informaticien qui a effectué des prestations de maintenance durant le covid, dans le cadre de son activité, le passage à la fibre a été salvateur. Il a pu travailler dans de bonnes conditions et en temps réel avec ses clients. Nous avons aussi un équipement numérique dans nos écoles, nos petits élèves sont équipés de tablettes et de tapis numériques !

Sylvie Germond : Dans tous les domaines d’activité, nous le constatons tous les jours, la fibre est devenue essentielle pour la gestion et la vie quotidienne. La dématérialisation des tâches administratives, le e-commerce, la fibre, ce n’est plus une option.
Encore faut-il apprendre à maîtriser ces technologies, un rôle essentiel occupé par les conseillers numériques .

Quelles sont les prochaines étapes dans la poursuite de l’amélioration de l’accès à la fibre en milieu rural ? Qu’attendez-vous de DORSAL pour l’avenir de votre territoire en matière de numérique ?

Joël Vilard : Ce qui sera prioritaire dans les mois et années qui viennent, c’est la vie du réseau, qui passe d’abord par son entretien. Avoir une bonne gestion des incidents, proposer des installations conformes, avoir une réactivité constante…

Sylvie Germond : Je rejoins M. Vilard sur ce point essentiel qu’est l’entretien du réseau, une qualité d’exécution que nous avons pu constater à notre échelle avec Dorsal. Nous sommes aussi très impliqués sur l’arrêt du cuivre et ses conséquences. Nous mettons tout en œuvre pour communiquer sur le sujet auprès des usagers mais nous nous sentons parfois un peu démunis. Dorsal peut nous aider à avoir un impact plus important pour faire passer les messages et anticiper un maximum “l’après cuivre”.
Autre sujet en corrélation avec les usages, c’est la cybersécurité. Il faut savoir agir et se prémunir des attaques, les entreprises, comme les particuliers.

Joël Vilard : Pour conclure, on peut tout de même se réjouir car le déploiement sur nos territoires a été rapide comparé à d’autres régions, les délais seront tenus.